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Dernière étape

DSC01642Le jeudi 21 juillet vers 17h on est arrivés à Bâle… après exactement 1 an et 4 mois de voyage pour moi, 16700 km à vélo et 22 pays visités (même 23 en fait si on compte notre dernière étape en bord de Rhin en Allemagne). Fatigués, excités, heureux, et peut-être bien un peu émus!

Notre voyage en avion de Tokyo à Zürich en passant par Istanbul (avec Turkish Airlines) s’est bien passé quoiqu’on n’ait pas dormi grand-chose. A l’aéroport on a été ravis de constater que nos bagages et les cartons avec nos vélos sont bien arrivés (ce n’était pas le cas lorsqu’on a pris l’avion pour Singapour). Un petit ‘kaffi crème’ avec un ‘silserli’ et une part de tarte, quelques course rapides au Migros, et on sort de l’aéroport pour remonter les vélos (presque une routine maintenant pour Raphaël)! Et déjà c’est parti sous un soleil de plomb direction Bâle. On a décidé de rouler cette dernière étape en 2 jours – arriver du Japon en Suisse en une nuit a déjà été bien assez brutal quand on pense qu’on a mis plus d’un an pour y aller!  Pas de doute, on est bien en Suisse: les maisons, les panneaux, les auberges, les fontaines… tout est soudainement si familier! Pour une dernière (toute petite) pointe d’exotisme on décide spontanément de longer le Rhin non pas du côté suisse mais du côté allemand. Bonne idée – la piste cyclable est excellente et nous permet souvent de rouler tout près du Rhin. Qu’est-ce qu’il est beau par là – encore bien moins large, plus sauvage et plus ‘bleu’ qu’à Bâle. On trouve un camping bien sympathiquement ringard pour passer la nuit… un bain dans le Rhin, un ‘Schweinssteak’ avec une grosse bière, et un dernier dodo dans notre ‘maison ambulante’! Le lendemain 80 km de piste cyclable toujours au bord du Rhin nous attende. On passe de jolies petites villes riches en histoire (Laufenburg, Bad Säckingen…), la nature au bord du Rhin est superbe… MAIS C’EST QU’ON A OUBLIE A QUEL POINT C’EST BEAU CHEZ NOUS ! Pas étonnant qu’il y ait autant de cyclistes qui en profitent (franchement, on a vu plus de randonneurs-cyclistes en un jour que pendant les 8 derniers mois). Et puis c’est l’arrivée à Bâle, les retrouvailles avec ma mère et les parents de Raph, la découverte du petit appartement qu’on va sous-louer pour 2 mois… Un grand périple s’achève!

J’aimerais finaliser mon blog ces prochains jours – notamment rajouter une section ‘Conclusion’. Je posterai un dernier billet pour annoncer quand ça sera prêt.

Notre cœur bat pour Seicomart!

IMG_2034Il y a eu les ‘kiosk’ en Suisse, les stations-service en Turquie, les ‘7/11’ en Thaïlande… au Japon, la chaine de petits magasins où l’on s’arrête beaucoup en route et qui fait la joie de notre quotidien de cyclistes, s’appelle ‘Seicomart’! En fait les Japonais raffolent des ‘convenience store’ (ces mini-supermarchés où l’on trouve de tout, appelés combini ici) et il y a différentes enseignes : ‘Lawson’ (“ça pue la frite chez eux”), ‘Z’ (“ça a l’air tellement cheap qu’on n’y a pas encore mis les pieds”), ‘7/11’ (“ici ils se la pète un peu au 7 – juste parce qu’ils vendent des donughts chauds en plus et qu’ils ont une photocopieuse! Du coup c’est un peu plus cher et on évite!”) Donc pour nous c’est clair, c’est pour Seicomart (ou ‘Seico’ – voire ‘Psycho’ – comme on l’appelle désormais avec tendresse) que notre cœur bat… parce que c’est une marque locale de Hokkaido; parce qu’ils sont relativement bon-marché tout en ayant un arrangement et des produits très sympas; et surtout parce qu’ils sont le mieux distribués sur Hokkaido – c’est bien simple, toute petite ville ici a au moins son Seicomart.

Donc nous on reconnait désormais l’enseigne orange du Seico à des kilomètres et on connait l’assortiment par cœur. Et figurez-vous que – ce que je vais écrire là va vous sembler terriblement pathétique mais tout randonneur cycliste-pas-trop-hardcore me comprendra – on s’arrête à un Seicomart pas loin de 4 fois par jour (quand on circule dans une zone où il y en a, cad relativement peuplée): le matin pour le goûter ; à midi pour acheter le lunch; puis pour le ‘snacki’ de l’aprèm; et enfin le soir pour acheter les provisions du dîner et/ou du petit-dèj du lendemain. Et tout à fait franchement, souvent on s’arrête juste pour le plaisir de descendre de selle, pour se réchauffer un peu à l’intérieur (eh oui, il peut faire froid à Hokkaido même fin-juin!) et bien sur pour (non-)communiquer avec les vendeuses ultra souriantes qui nous font des courbettes et nous disent plein de petits mots gentils qu’on ne comprend toujours absolument pas! (En tout cas ça finit toujours par –mas et ça n’est PAS ‘konnichiwa’ et ‘sayonara’ – les seuls mots de japonais que nous on sait dire!)

Je vais terminer ce billet passionnant (je rigole… mais franchement aller faire ses courses dans un magasin japonais – même si c’est juste un conbini – EST passionnant pour tout occidental) en vous révélant mes produits préférés du Seicomart (ceux que j’achète et mange tous les jours) 1) les onigiri (triangle de riz gluant fourré aux oeufs de poissons/algues/viande enveloppé dans une feuille d’algue appelée nori) 2) les goma-daifuku (un mochi typique de Hokkaido: boule de pâte de riz à la surface super-douce fourré à la pâte de haricot sucré) 3) les brioches parsemées de petits haricots rouges entiers tout moelleux ! Pour compléter cette courte liste alléchante, j’ai demandé à Raph de me nommer ses produits préférés du Seico à lui, mais il m’a juste dit ‘Snickers’! Oje, pas très original! Moi je peux vous assurer qu’il aime également le Pokari Sweat, une boisson énergisante japonaise, et qu’il passe pas mal de temps au (petit) rayon des herbes/légumes/champignons locaux. Quant au prix des produits que je viens de nommer, ils valent tous à peu près 100 yen, cad 0,8EUR, très bon-marché donc. N’empêche que faire nos courses au Japon nous plombe un peu le budget, car dès que l’on veut acheter de ‘bons’ produits (fruits et légumes, ‘vrai’ jus, ‘vrai’ chocolat, yaourt…) c’est très cher (sauf le poisson et les fruits de mer.) Vivement le Migros!

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Un lunch typique avec les bons produits du Seicomart!

Choc thermique et culturel

IMG_1952Il y a 3 jours on a pris un vol de Hong Kong à Sapporo, sur l’île de Hokkaido, au Japon – autant dire qu’on est arrivé sur une autre planète, tellement la différence avec la Chine est radicale! Bon, on a bien passé une 10zaine de jours à Hong Kong et à Macao après avoir quitté le ‘mainland’ – endroits exceptionnels à l’ambiance très spéciale (et je regrette de ne pas avoir pris le temps d’en parler sur ce blog), mais ça reste quand même très chinois là-bas!

Au Japon donc, le premier choc fut thermique. On est passé de 34°C avec 80% d’humidité (et une chaleur/moiteur que je commençais à trouver assez insupportable) à 13°C en descendant de l’avion. Lors de notre premier jour de vélo on a même roulé avec gants et bonnet à cause du vent (qui descend tout droit de Sibérie, je présume)! Moi j’ai eu mon premier choc culturel dès l’entrée dans l’aéroport, aux toilettes! Assez surréalistes, les cuvettes – avec une grosse télécommande à 4 boutons (pour le bruit de chasse d’eau (!), pour faire chauffer le siège, pour jet d’eau latéral, pour jet d’eau horizontal) – et un petit lavabo juste au-dessus où l’on peut se laver les mains pendant que la chasse d’eau se remplit. En sortant de l’aéroport, à Chitose, on a trouvé que ça ressemblait un peu à une ville du Canada: larges rues à angles droits, petits immeubles carrés, grosses enseignes lumineuses… et pas un chat dans la rue! Notre premier diner dans un resto trouvé par hasard a été merveilleux – avec des serveurs portant des bandana super-polis qui n’arrêtaient pas de se courber devant nous et de dire ‘hai’, et une nourriture délicieuse, magnifiquement présentée et étonnamment bon marché. Moi j’ai pris un ‘plateau surprise’ avec: miso soup, tempura s’asperges, sashimi de rouget et quelques sushi – les plus beaux et gros de ma vie! Le lendemain on a attaqué le vélo et on a eu la joie de constater qu’on est dans un pays OU ON NE KLAXONNE PLUS, ALLELUJA! Enfin, où on klaxonne normalement, quand vraiment il y a danger et pas juste pour dire “attention j’arrive”! Et ici les voitures ont une taille normale (en Chine ils frimaient tous avec des voitures énormes et chères); elles sont même plutôt petites dans l’ensemble et étrangement ‘carrées’ (avec un tout petit capot). Notre ‘premier supermarché’ a été un grand moment! Incroyablement propre, bien organisé et surtout CALME, malgré le monde. Mais ce qui nous a vraiment impressionnés, c’était la section ‘poissons et fruits de mers’ qui – je vous assure – prenait bien ¼ de la surface: Enormément de poissons & co. concongelés (dont des pieuvres énormes), un rayon entier dédié uniquement aux alevins et bébés crevettes, une section ‘sushi et sashimi’ qui nous a fait saliver comme jamais…. En même temps on a d’un coup compris pourquoi il y a avait un problème de surpêche dans  l’océan pacifique! On a aussi visité nos premiers temples japonais… encore un nouveau type de temples bouddhistes, sobres et magnifiques – très zen, quoi! Et aujourd’hui on a découvert  l’onsen (sources d’eau chaudes – un peu comme un bain thermal); celui-là se trouvait dans un bel endroit tranquille au bord d’un lac. Apparemment aller se baigner dans un onsen est une institution au Japon et il y en aurait particulièrement beaucoup sur Hokkaido; je sens qu’on va devenir de grands fans !

Quant aux Japonais, je vais surement leur dédier un post une fois que j’aurai passé plus de temps dans leur pays. Pour l’instant je les trouve tout à fait fidèles à leur réputation: incroyablement polis (ils se font même pleins de courbettes pour se saluer entre eux !), discrets, plein de bonnes manières… ils ont un look parfaitement ‘occidental’, et en ville on voit bien quelques dégaines tout à fait originales (ex. le look écolière/nymphette/punk !) Et, mince alors, ils ne parlent pas anglais! Enfin, ils disent qu’ils ne parlent pas anglais (par humilité) et au bout d’un moment on réalise qu’ils le parlent quand même un peu, pour certains. En tout cas ici aussi la communication risque d’être difficile.

Bref, vous l’aurez compris, on est très contents d’être au Japon! Il était temps pour nous d’évoluer à nouveau dans un pays vraiment moderne et ‘civilisé’. Ça va nous faciliter le retour en Suisse, au moins le choc culturel ne sera pas trop brutal ! Car ouioui, le Japon est bien notre ‘dernier pays’, on va rentrer à Bâle le 21 juillet.

Kung fu, wushu, shaolin, wing chun… ? – Interview avec le maître

P1020115… enfin avec l’élève de l’élève de l’élève du maître! Ou peut-être avec mon maître, haha?! Bref, avec Raphaël qui a commencé à pratiquer un art martial chinois appelé wing chun il y a environ 2 ans. Après s’être entrainé presque quotidiennement pendant tout le voyage, il vient de suivre un cours intensif de wing chun dans la ville de Foshan, près de Guangzhou (Canton). J’ai demandé à Raphaël de répondre à quelques questions afin d’en apprendre un peu plus sur ce sport… ou plutôt cet art?

POUR COMMENCER QUELQUES DEFINITIONS ET EXPLICATIONS

Les arts martiaux chinois sont communément appelé kung fu en occident, transcription du mot mandarin gōngfu; le terme wushu est utilisé en Chine pour désigner les arts martiaux en tant que sport de démonstration.

Les arts martiaux chinois ont un commun une dimension philosophique voire religieuse qui va bien au-delà de la simple pratique sportive. Donc pour un pratiquant le développement du mental est tout aussi important que la progression technique. Il s’agit également d’améliorer son potentiel d’énergie vitale – le qi. Un autre aspect essentiel est la transmission du savoir par un ‘maître’ – appelé sifu – à son élève; il n’y a pas de ‘niveaux’ définis par des fédérations internationales comme pour le karaté (originaire du Japon) ou le taekwondo (de Corée) par exemple. Il existe beaucoup de types de kung fu différents, les plus connus étant:

Boxe shaolin: Elle est à l’origine de tous les arts martiaux chinois. Selon la légende, au 5ème S, le moine bouddhiste indien Bodhidharma aurait enseigné ce qui est devenu la boxe shaolin aux moines du monastère de Shaolin afin qu’ils puissent se défendre contre les animaux et les brigands qui rôdaient. Aujourd’hui la boxe shaolin est surtout utilisée comme sport de démonstration et intègre notamment des ‘combats’ avec des armes tels bâtons, sabres ou lances….

Wing chun : Selon une des versions expliquant ses origines, le wing chun – qui  signifie ‘printemps éternel ‘ en mandarin – viendrait du nom d’une jeune fille à qui une nonne bouddhiste a enseigné des techniques de combat pour battre son mari en duel, il y a environ 3 siècles. lp Man (1893-1972), originaire de Foshan, est considéré comme le plus grand maître du wing chun; c’est lui qui en le simplifiant et le modernisant un peu a largement contribué à la notoriété et la diffusion de cet art martial, en Chine, à Hong Kong et en occident. Un but recherché dans l’exercice du wing chun est le parfait équilibre entre force et souplesse. Toute pratique passe par l’apprentissage de 3 enchainements de base (appelé tao) composés de mouvements très précis de parade et d’attaque; rien que la maîtrise de ces formes de base requiert un long travail de répétition afin de comprendre et d‘intégrer la logique physique et anatomique de ces mouvements. Le débutant en wing chun commence à travailler le tao tout seul; uniquement une fois qu’il maîtrise parfaitement la première forme peut-il passer à la suivante. Une fois les 3 formes maîtrisées, il peut commencer à s’entrainer sur une espèce de ‘poupée en bois’ (=wooden dummy, emblématique du wing chun), voire à effectuer les mouvements avec un partenaire. Les pratiquants très avancés peuvent être initiés au maniement de 2 types ‘d’armes’ (bâton ou double-couteau), il n’y a néanmoins pas de ‘combats’ en tant que tels dans le wing chun.

Jeet Kune Do: C’est la forme de kung fu développée par le célèbre acteur sino-américain Bruce Lee. Elle est basée sur le wing chun; Bruce Lee était l’élève à Hong Kong du grand maître Ip Man.

Tai chi : Il est attribué à un moine taoïste du monastère de Wudang Shan, qui l’aurait développé au 13 èmeS après avoir observé le combat d’un serpent et d’une grue (le serpent a réussi à se protéger des attaques de la grue grâce à des mouvements fluides et sinueux). Le taichi, aux gestes lents et fluides, est considéré comme un art martial ‘interne’ et insiste sur le développement d’une force souple et dynamique par opposition à la force physique pure.

INTERVIEW DE RAPHAEL

Comment en es-tu venu à pratiquer le wing chun?
Il y a environ 2 ans j’ai éprouvé le besoin de trouver une activité qui me permettrait de travailler le physique et le mental, et m’aiderait à me ‘recentrer’. Les arts martiaux chinois avec leur dimension physique et spirituelle, et notamment l’importance du concept du qi, m’ont attiré. Après avoir visionné des vidéos YouTube sur le sujet, je me suis décidé à appeler une école de wing chun  à Bâle dont j’avais vu le numéro sur un autocollant collé sur une voiture. Le sifu de cette école s’appelle Peter Preszmecky et a été l’élève de Wang Kiu, lui-même élève de Ip Man, le grand maître du wing chun. Ce fait m’a plu et j’ai trouvé l’ambiance de l’école sympa; j’ai donc commencé à y prendre des cours régulièrement, une à deux fois par semaine.
Ce que j’aime particulièrement dans cet art martial, c’est que malgré le fait qu’il requiert beaucoup de discipline et de respect envers le sifu, il se pratique dans une ambiance relaxe et amicale, loin du coté ‘militaire’ et belliqueux qu’on a peut-être tendance à associer avec des sports de combat.

Tu as choisi de suivre un entrainement intensif de wing chun pendant 10 jours – pourquoi, et pourquoi dans la ville de Foshan?
J’ai eu envie de ramener de ce grand voyage quelque chose en plus des milliers d’impressions acquises dans les différents pays; je voulais apprendre quelque chose que je ne pourrais pas avoir chez nous. Comme on a choisi de passer 2 mois en Chine je me suis dis que j’aimerais en profiter pour améliorer ma pratique du wing chun dans son pays d’origine. Foshan, près de Canton, s’y prêtait tout naturellement ; le wing chun est fortement associé à cette ville, puisque c’est la ville d’origine de Ip Man. Sur internet j’ai trouvé des infos sur les différentes écoles de wing shun à Foshan et j’en ai choisi une.

Peux-tu nous en dire plus sur cette école? Comment s’est passé to premier cours?
C’est une école fondée par Long Gai, un des 7 élèves de Ip Man à Foshan. Maintenant c’est le fils de Long Gai qui est le sifu principal. Ce qui me plait bien c’est qu’il s’agit d’une école très ‘chinoise’ où il y a peu d’occidentaux; le défi c’est que quasiment personne ne parle anglais et que toute la documentation qu’on m’a demandé d’étudier est en caractères chinois! Mais l’ambiance en est d’autant plus authentique, et fort sympathique.
Lors de mon premier cours le sifu n’était pas là mais d’autres élèves plus avancés se sont occupés de moi. On m’a demandé de présenter la forme de base du wing chun, le siu lim tao, que je travaille depuis près de 2 ans. Ils ont souri après que je l’aie exécuté en disant ‘Hong Kong kung fu’! En fait la forme de wing chun que j’ai apprise à Bâle est celle enseignée par Ip Man plus tard lorsqu’il habitait à Hong Kong. La forme qu’il enseignait à Foshan est plus ancienne et plus complexe, mais les différences sont minimes. Dès lors en cours je me suis entrainé à perfectionner mon siu lim tao-version Foshan avec d’autres débutants, sous l’œil inquisiteur du sifu qui venait me corriger et me conseiller de temps en temps.

Comment tu décrirais cette expérience de la pratique du wing chun à Foshan?
Ça m’a beaucoup plus. J’ai l’impression d’avoir eu accès à un enseignement très précieux – vu que le savoir se transmet uniquement de maître à élève, et qu’à Foshan je me suis vraiment senti à la source de cet art. En même temps c’était frustrant car j’ai réalisé à quel point je n’étais qu’un débutant, tout juste au seuil de ce grand temple qu’est le wing chun! Les progrès sont lents, rien que la maîtrise des 3 enchainements de base demande des années de pratique. Mais cette expérience à Foshan m’a motivé à continuer ma pratique et m’a donné de quoi travailler pendant un moment.

Quel est ton but à long terme dans ta pratique du wing chun?
Il ne peut pas vraiment y avoir de but dans le wing chun, c’est un apprentissage continuel. Je compte continuer à pratiquer cet art martial tant que j’y prendrai du plaisir et trouverai que ça me fait du bien.

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Raph, d’autres élèves et leur sifu dans la salle d’entrainement de l’école

We are going to China

Quick update on March 27: We ARE in China and the VPN seems to be working FOR NOW (however this could very well change, so don’t worry if there won’t be news about China for a long time!) All the sites I mentionned are blocked indeed… Skype as well!

mapofchinaprovincesWe are in Lang Son, in the north-east of Vietnam, 18km away from the Chinese border crossing at ‘Friendship pass’. We will cross that border tomorrow. Our plan is to make full use of our 2-month Chinese visa, but we are not quite sure about our itinerary yet. We may travel through Guangxi, Hunan, Hubei and then over to Shanghai. Since China is a very BIG country, we’re definitely going to take the train/bus sometimes, in addition to using our bicycles.

The Great Firewall of China
Internet censorship is brutal in China. Websites like Google, Gmail, Facebook, Twitter, YouTube, WordPress (my blog hosting site) are blocked. Therefore I’ve just bought a ‘VPN’ service that is supposed to trick the Great Firewall of China. VPN stands for Virtual Private Network. It is a technology that allows to encrypt and hide the IP address and location of a computer. With the VPN, I can chose to use a server located in the USA for example, and the Chinese authorities won’t detect that I’m actually in China trying to use a blocked site. I have already used a VPN system in Iran and it worked well. This time I bought the most expensive VPN with the best reviews for China; but still, I can’t be sure that it will work reliably once in China. In the worst case there won’t be any news on this blog site for 2 months. If that’s going to happen, don’t worry! I’ll probably publish more than enough reports once I have escaped the protecting eye of the Chinese authorities!

The Bamboo Firewall
By the way, I’m already using the VPN service for writing this post, here in Vietnam. Since yesterday I don’t have access to my blog site anymore when using an unencrypted connection. It worked fine until… I published a post in English with the word ‘Vietnam’ in the title!! God, this is freaking scary, but I think the ‘Bamboo Firewall’ (name of the state-controlled Vietnamese Internet security system) got me! Only now do I realize how heavy Internet censorship is here – with one of the highest numbers worldwide of ‘dissident bloggers’ imprisoned. It was foolish of me not to think about this and secure my internet connection when blogging right from the beginning! The thing is that the streets and people of Vietnam seem so ‘un-communist’ that you tend to forget that this is one of the few countries left in this world where the Communist Party still rules with a hand of steel!

Un petit goût de Myanmar

sP1010093On est allé à Mae Sot – ville frontière avec le Myanmar au nord-ouest de la Thaïlande – pour deux raisons: D’une part pour pouvoir emprunter la belle route tranquille le long de la frontière qui part de là va vers le nord; d’autre part pour faire un ‘visa run’. Eh oui, nos 2 mois de visa thaïlandais ne vont pas suffire! La Thaïlande est vraiment une destination de voyage fantastique et on a envie de continuer notre traversée du pays à vélo jusqu’au bout. Pour ça il nous faut encore env. 3 semaines en plus. Donc aujourd’hui on a fait ce que des centaines d’occidentaux qui veulent prolonger leur séjour dans la belle – et oh si confortable – Thaïlande font tous les jours: sortir du pays pour revenir tout de suite après et recevoir un nouveau tampon dans leur passeport. Enfin, c’est ce que Raphaël a fait! Monsieur a la chance de voyager avec un passeport d’un pays membre du G7, il reçoit donc 30 jours (de permis de séjour sur le territoire thaï) lors de sa réentrée en Thaïlande. Alors que moi, avec mon puissant passeport rouge à croix blanche, ne recevrais que 15 jours! Injustiiiiiice! (Maman, toi qui a toujours demandé à connaitre les avantages à voyager avec un passeport français, en voilà un!) Au lieu du visa run, j’ai donc opté pour la prolongation de 30 jours de mon visa au centre d’immigration de Mae Sot, ce qui m’a couté env. 50 euros.

D’abord j’étais toute déçue de ne pas pouvoir passer la ‘Friendship bridge’ (cf. photo) et aller à Myawaddi, la ville au Myanmar en face de Mae Sot. (Lors de ce visa run on aurait eu le droit de passer toute la journée là-bas, et moi je nous avais déjà concocté un petit programme de visite de temples, d’achats au marché et de lunch typique, voire de petite visite en tuktuk dans la campagne environnante :-)), mais j’ai vite compris que ça n’était pas bien grave. Car en fait LE MYANMAR EST DEJA A MAE SOT! Les villes-frontière sont généralement fascinantes et celle-ci l’est tout particulièrement, tellement la présence birmane y est forte. Dans le grand marché qui englobe tout un quartier du centre-ville on se croirait bien plus à Yangon que dans une ville thaïlandaise. Hommes en ‘lunghi’ (robe-pagne porté par les Birmans), femmes au visage couvert de tanaka (pâte jaunâtre dont les Birmanes s’enduisent le visage), produits jusqu’ici inconnus… et tout est un peu plus crade, un peu plus bordélique ! En plus les temples et pagodes sont plutôt de style birman. Et la diversité ethnique de la ville est encore renforcée par la présence d’une importante communauté musulmane (originaire d’Inde et du Pakistan). Près de la frontière (à env. 7 km du centre-ville) j’avais encore mois l’impression d’être en Thaïlande. Là c’était surtout la présence de gens très pauvres (venus pour mendier en face à la journée ??)  et de travailleurs migrants (qui avaient besoin des services du centre de migration) qui dominaient… ambiance assez glauque ! Il devait aussi y avoir quelques ‘réfugiés’ dans le tas, même si ils ne sont pas censés sortir de leur camp. En fait autour de Mae Sot il y a plusieurs grands camps de réfugiés de minorités ethniques (surtout des Karen) qui, persécutés par l’armée au Myanmar, se sont réfugiés de l’autre côté de la frontière. Ces camps existent depuis plus de 30 ans, et plus de 110000 réfugiés y sont toujours recensés. Ils expliquent aussi la présence massive d’ONG internationales et locales sur place.

Tout est donc loin d’être gai à Mae Sot, mais c’est une ville qui ne laissera personne indifférent et qui pour moi restera un temps fort de mon voyage en Thaïlande.

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Je n’ai malheureusment pas de bonnes photos du marché mais je vous assure que c’était un endroit très ‘birman’!

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Les pagodes à Mae Sot sont de style birman

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Excellent dinner dans un resto birman, avec Aod, notre super hôte. ‘Salade’ de feuilles de thé, ‘salade’ de pamplemousse, curry birman, soupe au tamarin… saveurs tellement différentes de la cuisine thaï!

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J’ai du me contenter d’observer le Myanmar de la rive thaïlandaise…

Nouvel An à Khaosan road,

sIMG_0756c’est complètement fou et absolument plus de mon âge! Mais c’est quand même là qu’on a été pour fêter le passage à 2016. Et finalement c’était une expérience inhabituelle et intéressante… même si je me réjouis d’ores et déjà de passer la St-Sylvestre 2016 tranquille avec quelques bons amis dans le chalet à Kandersteg !

Khaosan road (qui a donné son nom à tout le quartier qui l’entoure) est le centre de l’univers routard de la capitale thaïlandaise. Mais Khaosan road a bien changé depuis 1982 quand sont apparues les premières guesthouses très basiques et que Khaosan était encore un lieu ‘alternatif’. Aujourd’hui, si les petites pensions bon-marchées et la bouffe de rue sont restés, des milliers d’hôtels, de restos, de ‘spas’, etc,  se sont rajoutés, attirant un nombre incroyable de touristes de tout âge, classe sociale et provenance – même si dominent les jeunes, les petits-budget et les ‘farangs’ (nom donné par les locaux aux touristes blancs d’Europe, d’Amérique du nord et d’Australie – qui vient du mot thaï ‘farangsay’ qui veut dire ‘Français’).

Lors de mon dernier séjour à Bangkok il y a 7 ans j’avais pris un hôtel près de Khaosan road et j’avais bien aimé ce quartier où je pouvais si facilement avoir accès à tous les services désirés et rencontrer d’autres routards. Cette fois avec Raphaël on ne loge plus dans le quartier de Khaosan, mais on est allé y faire un tour… et j’ai dû réviser mon avis: Dieu soit loué, je ne loge plus à Khaosan! Maintenant j’ai d’avantage conscience du coté un peu ridicule de la chose: tous ces farangs qui se retrouvent entre eux dans ce quartier qui n’a plus grand chose de thaï – à manger leur fried rice et leur banana pancake, à se faire masser à la chaine, à acheter des sarongs à 2 euros…. D’autant plus que le ‘vrai’ old Bangkok juste à coté est tellement génial!

N’empêche que c’est tout à fait distrayant de venir faire un peu de ‘people watching’ à Khaosan. Et c’est bien pour ça qu’on y est retourné le 31 décembre, peu avant minuit. La rue était en pleine folie ! Il y avait tellement de monde qu’à pied on n’avançait plus, comme dans les concerts ! Sonos tonitruantes; alcool bu au ‘bucket’; tatoos/ gros pectoraux/ cuisses nues bien galbées (ou pas !)/ coups de soleil, etc, plus exposés que jamais… Ce qui était sympa, c’est qu’il y avait aussi beaucoup de jeunes Thais venus festoyer, et que les vendeurs de rue avec leurs chariotes pleines de bouffe étaient toujours là au milieu de ce tumulte, à faire leur tambouille comme si de rien n’était. J’ai trouvé que tout ce petit monde se mélangeait de façon assez unique et sympathique… mais j’ai aussi trouvé qu’il valait décidément mieux avoir 20 ans que 40 quand on traine à Khaosan un soir de Nouvel An! D’ailleurs une fois le ‘countdown’ passé, on n’a pas tardé à rentrer à notre guesthouse avec la sympathique petite bande (de cyclistes) qu’on était (cf. photo).

BONNE ANNEE A TOUS !

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On a fêté Nouvel An avec les autres résidents du ‘Grannie’s Bed&Bike’, tous des cyclistes de longue durée: Wetsin de Belgique, l’auteure, Sanaz d’Iran, Alexis d’Alsace, Laurent de Lorraine (Raphaël prend la photo)

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Encore plus de ‘farangs’ que d’habitude à Khaosan un soir de Nouvel An!

Lettre à mon vélo

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La Bici au moment-même où on a franchit la barre des 10 000 km

Très chère Bici*

Je me prosterne devant toi! Je m’agenouille à tes pédales! Je te baise le bout du guidon! Je bénis le jour où j’ai décidé de t’acheter toi, et non un modèle moins cher. Car voilà ma belle, on est à 10 000 KILOMETRES ! 10 000 km qu’on a parcourus ensemble – de Bâle jusqu’au Kirghizstan, puis de Singapour jusqu’au milieu de la Thaïlande; et l’aventure est loin d’être finie! 10 000 km sans le moindre souci technique majeur – quelle fidèle compagne tu fais, ma Bici! Dire que j’ai parcouru plus de 4000km sans regonfler tes pneus ne soit-ce qu’une fois. Dire que j’ai eu ma première crevaison qu’au bout de 5600 km…

Oh, tout n’a pas été entièrement rose. Il y a bien eu un paquet de crevaisons en Asie centrale, mais elles étaient quasiment toutes dues à d’horribles petits fruits super pointus contre lesquelles même des pneus encore plus formidables que les tiens auraient été impuissants. Et c’est vrai qu’en ce moment j’ai à regonfler ton pneu arrière un peu souvent, mais ça c’est probablement lié au fait que ta chambre à air a déjà été réparée 6 fois (!) et qu’elle n’est plus tout à fait efficace. J’ai aussi été un peu étonnée d’avoir à changer tes plaquettes de frein (avant) déjà 2 fois. Et bien évidemment tu n’es plus aussi pimpante qu’au premier jour, avec des restes de poussière d’un peu partout qui se sont accumulés et même un peu de rouille qui s’est développée là où ta belle laque bleue royale a été mise à nue. Mais à part ces petits soucis mineurs, tu te portes à merveille, et ensemble on continue à fuser sur les routes, sans bruits ni résistance.

Pourtant dieu sait que tu en endures avec moi! Tu es quotidiennement chargée comme une mule – les 35kg de bagages du départ ne se sont guère réduits. Et il y a eu les routes d’Asie centrale! Mon dieu, comment as-tu fais pour résister aux horribles routes d’Asie centrale ?!! Dire qu’encore en Suisse je n’osais à peine descendre un gros trottoir par peur de t’abimer… rien que pendant une journée dans les Pamirs, tu as du te prendre des chocs équivalents à 50000 descentes de trottoirs! Maintenant en Asie du sud-est les routes sont bonnes, par contre le climat laisse à désirer. Je ne pense pas que tu aies apprécié les pluies diluviennes qui se sont abattues sur toi en Malaisie et je sais que les embruns maritimes ne te font guère du bien. Et puis il y a eu les quelques trajets qu’on n’a pas fait ensemble, que toi tu as passé dans la soute d’un bus, sur le toit d’une jeep, dans l’arrière d’un gros truck ou sur le pont d’un bateau… généralement livrée à des mains étrangères fort indélicates et exposées aux pires chocs. Mais tu as toujours tenu bon!

Le pire c’est que je ne prends même pas vraiment soin de toi, honte à moi! Je ne te nettoie quasiment jamais, j’oublie de te mettre de l’huile, je ne fais pas vraiment gaffe à comment je t’attache… Heureusement que Tonton Raphaël est là pour te faire profiter de son savoir-faire technique et de s’assurer tous les soirs que toi et ton compère Attila êtes bien en sécurité pour la nuit !

J’aimerais donc profiter de ce milestone des 10000 km pour te dire MERCI, ma chère Bici. Sans toi je ne serais pas là ! J’espère bien que tu vas continuer à m’être fidèle pour longtemps et je te promets qu’à Bangkok tu auras droit à révision générale dans le meilleur vélo-shop de la ville !

Affectueusement,
Isabelle – ta propriétaire fière et reconnaissante

* Je rappelle que mon vélo a un nom italien qui se prononce donc ‘biitchi’

Le paradis en péril

sDSC06628On a trouvé un petit coin de paradis en Thaïlande: Tonsai beach, sur la presqu’ile de Railay, entre Krabi et Ao Nang. Petite baie entourée de pinnacles rocheux magnifiques couverts de voies d’escalade, plage de sable blanc, forêt luxuriante juste derrière, petits bungalows cachés dans la forêt, prix doux, spirit ‘grimpeur’- jeune et bon-enfant… On a passé quelques jours très agréables là-bas, à grimper, explorer les baies et ilots des alentours en kayak, faire un peu de snorkeling, se balader dans la forêt, se prélasser sur la plage… Moi ce qui m’a surtout plu, c’est la grimpe évidemment – une grande passion à laquelle je ne m’étais plus adonnée depuis un moment. J’ai d’ailleurs vite remarqué que j’avais perdu en muscles et en confiance en moi! A vrai dire j’en ai un peu bavé à leader dans ces voies au rocher superbe, mais plutôt raides – et sur-fréquentées pour les plus faciles. Raphaël n’avait qu’une petite expérience de grimpe en salle, mais je dois dire qu’il s‘est débrouillé comme un chef – à grimper, mais aussi à m’assurer et à descendre en rappel.

On a donc beaucoup aimé cet endroit, mais on a aussi réalisé à quel point il est menacé. Ceux qui étaient là il y a 20 ans diront d’ailleurs que Tonsai a cessé d’être un paradis depuis belle lurette. Car voilà, il y a trop de monde à Tonsai ! Trop de touristes comme nous qui viennent profiter de l’endroit et donc aussi y faire leurs besoins, se laver, se restaurer, voire marcher sur les coraux, abimer les arbres, ‘patiner’ les voies de grimpe… Qui est-ce qui est perdant dans l’histoire? LA NATURE bien sur – paradoxalement la raison première pour laquelle les gens viennent. Et à Tonsai la nature en pâti tout particulièrement car il n’y a pas de gestion des déchets. Les eaux usées finissent dans la mer, les déchets sont en partie enterrés dans des fosses dans la forêt, rien n’est recyclé… le pire c’est que les proprios des restos ne semblent se rendre compte de rien et se livrent à des aberrations telles que servir les boissons dans des gobelets jetables ou envelopper les plats à emporter dans des emballages en plastiques monstrueux. L’autre grand problème, c’est que le site continue d’être développé. Jusqu’à présent Tonsai était l’un des endroits peu nombreux sur la côte est de la Thaïlande à avoir résisté au développement de masse (construction de ‘resorts’, aménagement des routes…) mais c’est sur le point de changer. Par exemple, ils sont en-train de bétonner une partie de la forêt pour construire un truc qui, j’en ai peur, ressemble à des arcades commerçantes. Mais surtout, depuis quelques mois la forêt juste derrière la plage est entourée d’un grand mur en béton (cf. photo). En effet, ce terrain appartient au groupe Sheraton qui compte bien y construire un resort! Quand j’ai entendu ça, j’ai hurlé; mais depuis j’ai lu qu’ils avaient l’intention de faire quelque chose ‘d’écolo’, et qu’ils s’engageaient à régler les problèmes d’égouts et de courant de Tonsai (pour le moment l’électricité est produite par des générateurs bruyants), et je me dis que s’ils font ça vraiment bien, c’est peut être une chance de survie pour l’endroit.

Je pense que ce qui se passe à Tonsai est emblématique de ce qui s’est passé et continue de se passer pour plein d’endroits paradisiaques sur les côtes de Thaïlande. Il est grand temps que les autorités thaïlandaises réagissent! Ils doivent trouver un moyen d’arrêter le développement touristique effréné, voire de contrôler les flux de touristes; ils doivent changer les mentalités des locaux; bref, ils doivent mettre la préservation de la nature tout en-haut de l’agenda! Quant à nous touristes, on doit être conscient de l’impact que notre présence a sur l’environnement – dans les fragiles écosystèmes des côtes de Thaïlande encore plus qu’ailleurs – et faire en sorte de minimiser cet impact le plus possible.

Mais trêve de moralisation, voici quelques photos du Tonsai paradisiaque.

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Petit apéro sur la terrasse de notre bungalow tapi dans la nature

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Nos voisins, les singes!

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La presqu’ile de Railay avec les rochers de Tonsai au fond

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Ca c’était la dernière photo prise avec mon appareil photo Sony chéri… devinez voir ce qui s’est passé!!

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Là il y a moi en-train de descendre en rappel de la magnifique voie “Big Wave” (6b, 5 longueurs)

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Et ça c’est Raph qui grimpe son premier 6a! Bravo Schatzi!

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Le nouveau mur de Tonsai… ConFIN du paradis?

Pensées paresseuses des iles

sDSC06450On est à Ko Lanta, une ile sur la côte ouest de la Thaïlande, au sud de Krabi. Je vous rassure tout de suite: ça n’est pas parce qu’on est fan de l’émission du même nom qu’on a tenu à venir ici ! Ça s’est plutôt fait par hasard, alors qu’on roulait vers Krabi et qu’on a réalisé que l’embarcadère pour Ko Lanta n’était pas loin. Maintenant ça fait 6 jours qu’on joue les touristes-de-base ici. Je pensais en profiter pour améliorer mon blog, faire quelques recherches, écrire des billets ‘intelligents’… mais j’ai du mal à me motiver; je crois bien que je suis aussi flemmarde mentalement que physiquement en ce moment! Mais comme j’ai quand même envie d’écrire un truc sur ce blog, je vais choisir la solution de facilité et juste parler un peu de nous et de ce qu’on a fait ces derniers jours.

Pour la 2ème fois (après Singapour) on n’est pas rentré dans un nouveau pays en pédalant. En effet, on a pu prendre – avec nos vélos – un ferry direct pour la Thaïlande depuis l’ile de Langkawi, en Malaisie, où on avait passé quelques jours. L’arrivée en Thaïlande a été on ne peut plus tranquille. Juste un petit guichet en guise de douane, pas de file d’attente… nos passeports ont été tamponnés en 15’’! On a changé nos derniers ‘ringgit’ malaysiens en ‘baht’ thaïlandais, et on s’est accordé notre premier repas dès le buibui de l’embarcadère. Magnifique curry, à moins de 2 euros. Quel bonheur de retrouver les saveurs de la cuisine thaï! Ensuite une petite route dans la mangrove nous a amenés à la ville la plus proche: Satun, où on a passé la nuit.

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A la sortie de l’embarcadère, les premiers mètres en Thaïlande

Mes impressions de Thaïlande après cette première journée: les maisons sont plus simples et moins jolies qu’en Malaisie. Ils tiennent tous des oiseaux en cage sur leur terrasse. Il y a toujours autant de scooters, mais moins de voitures, et des tuktuk en plus (avec carriole-passager latérale). Les gens ne parlent plus guère anglais et le thaï est impossible à lire (contrairement au malais qui s’écrit en lettres romanes). Quel plaisir de voir qu’ici aussi ça cuisine partout en bord de route! Mais mince alors, il y a toujours plein de mosquées et de femmes voilées! (Et oui, certaines régions tout au sud de la Thaïlande sont majoritairement musulmanes – mais les intégristes qui créent régulièrement des problèmes ne se trouvent pas ici mais sur la côte est.) On a passé notre première soirée en Thaïlande à discuter avec un moine dans un temple bouddhiste, à acheter des fruits ‘nouveaux’ au night market, à avoir à montrer l’assiette d’un autre client pour signaler de quoi on voulait diner au resto, puis à dormir dans une chambre assez classe avec grande baie vitrée (env. 17 euros.)

Les jours suivants on a entamé notre longue remontée à vélo vers le nord de la Thaïlande. Les paysages n’avaient rien d’extraordinaires – la route ne passe jamais assez prêt de la cote pour qu’on puisse voir la mer; il ne reste quasiment plus de forêts tropicales; les vilaines plantations d’hévéa sont omniprésentes (la Thaïlande est le plus grand producteur de latex au monde)… Mais on a essentiellement pris de petites routes qui passaient dans des villages charmants où on a pu faire plein d’observations intéressantes. D’autant plus que ici les gens ‘vivent dehors’ (contrairement à l’Iran ou l’Asie centrale), et sont vraiment tous souriants et bienveillants à notre égard. Les petits buibui abondent au bord de la route et on a continuellement été tenté de nous arrêter pour gouter à leur nourriture délicieuse. J’ai par exemple eu la joie de découvrir que ici non plus je ne serai guère obligée d’avaler les trucs que les locaux mangent au petit-dèj  (=salés et épicés… durdur le matin !) En effet, en Thaïlande il n’y a plus d’Indiens pour faire des ‘roti chenai’, mais ils ont les ‘khao miao’ – petites gourmandises sucrée à base de riz gluant enrobées dans une feuille de bananier, parfaitement délicieuses au petit-déjeuner ou au gouter.

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On a souvent été entourés de plantations d’hévéa

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Il y a beaucoup de mosquées dans ce coin de Thaïlande (la Malaisie musulmane n’est pas loin)

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Lunch dans un buibui très local

Pour l’hébergement, ça va être pareil que dans les pays précédents: On avance trop lentement pour arriver à rejoindre tous les soirs une ville ou un ‘endroit touristique’ où il y aurait des hôtels. Il y a donc des soirs où on doit camper. Mais ça, ça s’avère particulièrement simple en Thaïlande: ici, ON DORT DANS LES TEMPLES BOUDDHISTES! Ce sont toujours de grands complexes verts avec toilettes et eau où des moines vivent, et où ça ne semble déranger personne que 2 ‘farangi’ (=étranger blanc) viennent planter leurs tente pour la nuit  Au contraire, on est même nourri par les moines ! Je comprends que ça puisse paraitre un peu abusé puisqu’en principe ce sont les moines qui vivent de la générosité des citoyens, mais on n’a pas pu refuser ! J’espère que notre karma ne va pas en pâtir…

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On a dormi dans ce site assez magique, parsemé de temples (qu’on ne voit malheureusement pas sur la photo)

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On a dormi ici aussi

Je réalise que ‘juste raconter notre quotidien’ est beaucoup trop long pour un blog post (et il se fait temps pour moi d’aller me coucher!) Je vais donc m’arrêtez là et ne PAS vous relater notre durdur quotidien sur Ko Lanta 😉
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